C'est quoi ?
Le principe : on adopte une proposition tant qu'il n'y a pas d'objection valide.
DĂ©veloppĂ© dans les annĂ©es 1970 par Gerard Endenburg, ce processus est au cĆur de la sociocratie.
Consensus â consentement
Avec le vote par consentement, une proposition est adoptée sauf si quelqu'un soulÚve une objection valide.
| Consensus | Consentement |
|---|---|
| Tout le monde doit ĂȘtre d'accord | Personne n'a d'objection valide |
| Cherche l'adhésion active de tous | Cherche l'absence d'objection |
| Lent, peut paralyser | Rapide, permet d'avancer |
| Risque d'édulcorer la proposition | Garde la force de la proposition |
Le test clé : « Est-ce sûr d'essayer ? » Si oui, on avance.
Qu'est-ce qu'une objection valide ?
| â Ce n'est PAS | â C'est |
|---|---|
| Une préférence personnelle (« Je préfÚre l'option B ») | Un risque concret pour l'organisation ou l'équipe |
| Un désaccord de principe (« Je ne suis pas d'accord ») | Basé sur des faits ou une expérience |
| Une opinion non argumentĂ©e | Quelque chose qui empĂȘche d'assumer les consĂ©quences |
Deux types d'objections valides :
- La proposition va créer un tort : « Cette décision va compromettre notre objectif parce que⊠»
- La proposition dépasse mes limites : « Si on prend cette décision, je ne serai pas en mesure d'assumer les conséquences parce que⊠»
Le processus
Les 5 étapes
du vote par consentement
1ïžâŁ PrĂ©sentation
Une personne présente sa proposition de façon claire et argumentée.
2ïžâŁ Clarification
Questions pour comprendre. On ne débat pas, on vérifie que c'est clair.
3ïžâŁ RĂ©actions
Chacun exprime avis, inquiétudes, suggestions. Le proposant écoute.
4ïžâŁ Tour d'objections
Chaque membre dit s'il a une objection valide.
Aucune objection â DĂ©cision adoptĂ©e
Des objections â Ătape 5ïžâŁ
5ïžâŁ Traitement des objections
On modifie la proposition collectivement jusqu'à ce qu'elle soit « suffisamment bonne pour essayer » (risque acceptable).
Résultat : Une proposition bonifiée par l'intelligence collective.
Les conditions de réussite
â ïž Le consentement nĂ©cessite :
- Sécurité psychologique : chacun peut s'exprimer sans crainte
- Compréhension partagée : tous savent ce qu'est une objection valide
- AccÚs à l'information : transparence sur les données pertinentes
- Respect du processus : étapes suivies avec un facilitateur si possible
- Posture collaborative : chercher le bien collectif
3 situations pour démarrer demain
Décision opérationnelle simple
« Comment organiser notre prochaine réunion ? » ou « Qui prend quelle tùche cette semaine ? »
Amélioration d'un processus
Quelqu'un propose une modification d'une façon de faire. L'équipe vérifie s'il y a des objections valides.
Répartition de responsabilités
Au lieu de dĂ©signer vous-mĂȘme, laissez un volontaire se manifester et validez par consentement.
Comment lancer : Annoncez le cadre avant (« Nous allons tester le consentement, voici comment ça fonctionne »). Débriefer aprÚs pour ajuster et rassurer.
Les piÚges à éviter
â « Si le consentement Ă©choue, on vote Ă la majoritĂ© » â Cela dĂ©truit l'Ă©quivalence entre les membres. Si vous devez voter, dĂ©cidez d'abord par consentement d'utiliser le vote.
â Utiliser le consentement pour tout â RĂ©servez-le aux dĂ©cisions importantes. La plupart des dĂ©cisions quotidiennes n'en ont pas besoin.
â Pas de facilitateur â Un facilitateur neutre aide Ă©normĂ©ment, surtout au dĂ©but, pour garantir le respect du processus.
Ce que ça change concrÚtement
Pour vous, manager : vous ne tranchez plus seul. Vous créez les conditions pour que l'équipe décide bien.
Pour l'équipe : pouvoir d'influence équivalent pour chacun. Décisions mieux portées et appliquées.
Résultat : décisions plus rapides, intelligence collective activée.
L'antisĂšche mensuelle
55 secondes pour avancer
Chaque mois dans votre boßte mail : une croyance managériale à questionner, une micro-pratique à expérimenter, un cas inspirant d'entreprise transformée et une pause méditative.
Ressources pour aller plus loin
Exemple d'organisations pratiquant le consentement :
- Scarabée Biocoop (réseau de 200 personnes, 8 sites)
- Pain des Cairns (boulangerie SCOP Ă Grenoble)
Références théoriques :
- Gerard Endenburg : créateur de la sociocratie et du processus de décision par consentement
- L'Université du Nous : ressources sur la gouvernance partagée
- Centre Français de la Sociocratie : formations et accompagnements
Articles et guides :
- Picardeau J. & Silberzahn L. (2019), « Prendre des décisions par consensus ou consentement », EcoRev', n°47
- Instant Z, « La prise de décision par consentement »
Je m'appelle Alioune Schurz.
Ma mission : rendre l'auto-organisation accessible aux entreprises.
Des pionniers ont su simplifier radicalement leurs entreprises grĂące Ă l'auto-organisation. Pourquoi pas vous ?
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Je décortique ce qui fonctionne chez les pionniers de l'auto-organisation (comme Haier, Buurtzorg ou Morning Star etc.).
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J'accompagne celles et ceux qui veulent franchir le pas.


